L’étiquette des bals au début du XIXème siècle

Au début du XIXème, comme à toute époque, les bals sont un événement social incontournable. Ils sont l’occasion de rencontrer son futur époux / sa future épouse et d’étendre son réseau. Ces bals sont régis par des règles de bienséance précises dont l’objectif est principalement d’éviter que quiconque ne se trouve dans l’embarras et d’assurer que tous les convives puissent danser avec qui ils souhaitent.

Le Code de la politesse, ou Guide des jeunes gens dans le monde de 1808, déniché sur Gallica (le site de la BnF) nous en apprend justement un peu plus sur ces règles à respecter lors des bals.

Comment doit-on inviter une dame à danser ? Peut-elle refuser une invitation ? Quelles sont les danses en usage dans les bals au début du XIXème siècle ? Pour notre plus grand plaisir, le Code de la politesse, ou Guide des jeunes gens dans le monde de 1808, déniché sur Gallica (le site de la BnF) nous en apprend justement un peu plus sur les règles à respecter lors des bals.

Découvrons donc l’étiquette des bals au début des années 1800.

Comment inviter une dame à danser ?

Pour inviter une dame à danser, il faut commencez par un court compliment et ensuite lui demander si elle veut bien nous faire l’honneur de danser avec nous. Elle est obligée d’accepter l’invitation si elle n’est pas déjà engagée. Si elle n’est pas engagée mais qu’elle refuse de danser avec la personne qui l’invite elle devra alors refuser toutes les autres invitations pour la danse concernée.

Cela semble un peu injuste comme règle d’un point de vue moderne mais les bals sont de événements dont l’objectif principal est de socialiser pour trouver un bon parti. L’étiquette des bals permet donc à tous les messieurs d’avoir une chance de danser avec la dame de leur choix. De toute façon, si la dame est très convoitée elle sera déjà engagée pour toutes les danses, parfois même avant le début du bal. Dans le cas où une dame est déjà engagée pour la danse suivante elle pourra refuser poliment l’invitation et il faudra alors trouver une autre partenaire.

Fun fact : Il apparaît dans le Code de la Politesse que l’usage d’inviter les dames à danser n’a pas toujours été ainsi. Il fût un temps où c’était bien la dame qui invitait son cavalier à danser pour qu’elle ne soit justement pas forcée de danser avec quelqu’un qu’elle n’apprécie pas. Cette usage a fini par être considéré comme contraire à la galanterie française et l’on instaura finalement la règle inverse. Progrès ou pas, à vous de juger.

Seules les dames et demoiselles ont le droit d’être assises lors d’un bal. Celles qui souhaitent danser se placent au premier rang, les autres femmes se placent au deuxième rang.

Pendant la danse, les jeunes femmes doivent faire preuve de modération et ne montrer aucune forme de préférence ou de froideur envers leur partenaire. Si elle ne l’apprécie pas, elle peut au moins se consoler en se disant qu’elle n’a qu’une danse à lui accorder.

Les règles des conversation pendant la danse

Si l’on souhaite parler à sa cavalière pendant la danse, on doit de préférence attendre un moment de pause. On pense par exemple aux danses de quadrille ou seul deux danseurs sont en mouvement pendant que les deux autres attendent leur tour. Il est préférable de parler peu et de parlez à voix basse mais il ne faut jamais parler à l’oreille ou donner l’impression de faire des messes basses.

Quand la danse est terminée, il faut raccompagnez sa partenaire à sa place, faire une révérence et la remercier pour l’honneur qu’elle nous a fait en nous accordant une danse. On peut sans problème l’inviter de nouveau à danser pendant le bal. Il n’est cependant pas très approprié de la monopoliser pendant plusieurs danses de suite sauf dans le cas où on la connait bien.

Les danses de bal au début du XIXème siècle

Les danses de bal les plus en usage au début du XIXème siècle sont les contredanses ordinaires, l’anglaise, la valse, la gavotte et le menuet. Voici quelques conseils pour pratiquer ces danses.

La contredanse ordinaire ou quadrille

Son nom vient de l’anglais « country dance », déformé en « contredanse » (maintenant je ne peux pas m’empêcher de répéter « country dance » avec un accent français).

Ceux qui ont déjà vu une adaptation d’un roman de Jane Austen sont familiers de ce type de danse. Il s’agit d’une danse en couple composée de cinq figures comme « le pantalon », « la poule », « l’été » ou la « pastourelle » avec des déplacements simples et des échanges de place et de partenaire. On danse en ligne face à face, on tourne, on se croise, le tout avec des pas très simples.

Le quadrille désigne la même chose qu’une contredanse, il s’agit simplement d’un changement de nom qui s’est opéré avec le temps, le nom de quadrille étant plus récent. Les figures du quadrilles sont des grands classiques connus de tous à l’époque mais sont également très simples à apprendre pour quelqu’un qui ne les connaîtrait pas. Il s’agit alors de laisser les autres faire les figures en premier pour ensuite pouvoir les reproduire.

Manuel complet de la danse – Roret, 1830. Source : Gallica BnF.

Pour les curieux, vous trouverez le détail des figures de quadrille et contredanse dans cet ouvrage : L’art de danser à la ville et à la cour de 1834.

La valse (ou walse)

On ne la présente plus mais elle est très populaire dans les bals du XIXème siècle. Elle demande beaucoup de réserve de la part des danseurs car elle est considérée comme une danse assez sensuelle pour l’époque. Ce côté légèrement scandaleux vient du fait que les pieds des danseurs se croisent et que leurs jambes se trouvent très proches. C’est quelque chose qu’on ne voit pas dans les contredanses par exemple. Il faut ainsi faire preuve de beaucoup de retenue pour ne pas risquer l’indécence.

La gavotte

Selon le Code de la Politesse de 1808, c’est une danse qui nécessite « une grâce particulière et une grande perfection d’exécution ». Il s’agit d’une danse d’origine populaire qui se pratique en farandole où les danseurs se tiennent par les coudes. Elle se danse avec de petits pas rythmiques assez rapides et la farandole se déplace doucement au rythme des pas de danse. C’est une danse qui ne s’exécute qu’une ou deux fois dans une soirée et l’on préfère choisir des danseurs habiles par la pratiquer.

Le menuet

Danse très rare mais pas complètement absente dans les bals, elle est généralement réservée aux mariages où ce sont ainsi les mariés qui ouvrent le bal avec un menuet. C’est une danse lente avec beaucoup de révérences et peu de contact. Elle trouve ses origines au XVIIème siècle, ce qui explique sa rareté dans les bals du XIXème siècle.

J’espère que ce petit tour d’horizon vous aura permis d’en savoir plus sur l’étiquette des bals au début du XIXème siècle. Si vous aimez cette période vous apprécierez peut-être mes articles sur l’étiquette des diners en 1829 avec un exemple de menu d’époque en trois services ou encore cette jolie collection d’illustrations du début de 1801 à 1822.

Amusidora

Hello ! Moi c'est Claire. Eternelle curieuse, je suis passionnée d'Histoire de la mode et d'histoires insolites, toujours en quête de nouvelles choses à apprendre (et souvent difficiles à placer en soirée, certes). J'adore me plonger dans de vieux livres d'époque et je collectionne aussi de vieux papiers et des revues anciennes. Mes sujets de prédilection ? La première moitié de XIXème siècle et la période Art Déco, mais pas uniquement. Je partage ici mes trouvailles pour tous les curieux qui voudront bien passer un moment sur ce blog.

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2 réflexions sur « L’étiquette des bals au début du XIXème siècle »

  1. Bravo pour ce mélange passionné de culture, d’histoire et de réalisations concrètes de robes. J’ai la même sensibilité. J’essaie de réaliser une robe style victorien à l’aide d’un patron. J’espère pouvoir la porter un jour lors d’une manifestation. Bonne continuation

    1. Bonjour Claude et merci pour votre commentaire ! La couture avec un patron c’est certainement plus facile que mes méthodes approximatives, je vous souhaite en tout cas plein de courage et de motivation dans votre projet ! La plus belle des récompenses sera de porter la robe terminée 🙂

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