Noob Couture épisode 1 – Je me lance dans la réalisation d’une robe de bal style 1850

Bon, ce n’est une découverte pour personne : j’adore l’histoire de la mode et les jolies robes. Et depuis un moment, j’avais le projet de réaliser ma propre robe d’époque Napoléon III avec mes modestes bases en couture.

Eh ben voilà je me suis lancée !

L’origine de l’idée : ma meilleure pote qui m’envoie des photos depuis la fête Napoléon III à Vichy l’an dernier (comment j’avais pu louper un tel événement d’ailleurs je me le demande).

Mes bases en couture : ma grand-mère, qui était couturière à l’usine. Elle m’a appris à me servir de sa machine à coudre quand j’avais commencé un projet de cosplay il y a 7-8 ans (je ne rentre plus dans le costume donc j’ai abandonné le projet). Pour les curieux, le cosplay c’était Ashe de League of Legends.

Le projet : réaliser une robe style 1850-60. Ce qui inclut le corsage baleiné, la jupe, la crinoline, les jupons et la chemise pour aller sous le corset. Pour le corset je triche, j’en ai acheté un sur internet.

Réaliser une robe style 1850 : mon processus

Comme pour tout projet, le plus dur c’est de trouver par quel bout y attaquer. Et là partant de zéro, j’ai commencé par faire beaucoup de recherches pour comprendre de quoi est composée une robe 1850.

Ce que je ne voulais surtout pas c’est me retrouver avec un robe moche qui ne fait pas du tout authentique.

Inspiration et recherches pour ma robe 1850

Je suis allée à la source d’inspiration intarissable qu’est Pinterest pour voir ce qui me plaisait et j’ai fait une méga sélection comme vous pouvez le voir dans ce tableau créé spécialement pour l’occasion :

Je suis également passée par un peu de lecture. Je voulais un livre de référence en Histoire de la mode et j’ai trouvé mon bonheur avec Histoire du costume en Occident de François Boucher. Un livre de 1965 à la base mais qui reste une source d’informations très qualitative.

J’ai acheté une ancienne édition (1996) car j’ai lu dans les commentaires Amazon que les éditions plus récentes avaient moins d’image ou alors de moins bonne qualité. J’ai donc commandé mon livre d’occasion et le contenu correspond parfaitement à ce que j’attendais. C’est un ouvrage de référence parfait.

Il y a aussi eu cette robe sur Etsy qui m’a tapée dans l’oeil. C’est une vraie robe des années 1850, trouvée dans une boutique qui possède des dizaines de robes à faire baver les amatrices d’histoire de la mode comme moi.

Mon inspiration ultime 😍 (Crédit : Boutique Madame Florence sur Etsy)

Une vraie beauté. J’avais même envie de l’acheter pour lui donner un petit nom et lui faire rencontrer ma collection de robes anciennes (quoi vous parlez pas à vos objets vous ?). Mais bon, elle coûtait plus de 1000€ je crois donc un peu cher pour craquer dessus. Je vais devoir me faire la mienne !

Les recherches c’est bien, c’est important de savoir où l’on va, mais il y a un moment il faut se lancer. Même sans connaître tous les paramètres sinon on ne décolle jamais hein !

Le cas du corset

Comme précisé plus haut, j’ai triché pour le corset parce qu’un vrai corset historiquement correct m’aurait coûté entre 300€ et 600€ donc bon. Je l’ai finalement acheté sur corsets-fr.com, il ressemble plus à un corset fin 1800 que milieu 1800 mais il est fortement baleiné donc sous la robe on me pardonnera l’inexactitude historique. Il est noir, j’aurais préféré écru mais ça n’existait pas dans mes prix. Et ça ne se verra pas sous la robe de toute façon.

L’essentiel c’est que quand je le mets j’ai la taille fine et il me force à me tenir droite !

Les premiers tests sur une vieille taie d’oreiller

Bon et après tout ça il me fallait du tissu pour m’entraîner.

Ça tombe bien j’avais une vieille parure de lit à virer donc bingo voilà plein de tissu gratuit pour m’amuser. J’ai donc fait mes premiers essais sur une… taie d’oreiller.

J’ai commencé par le corsage car c’est ce qui me semblait le plus compliqué de tous les éléments de la robe. Pour ne pas réinventer la roue, j’ai décidé d’utiliser un patron. J’en ai trouvé un sur Pinterest :

Il a fallu que je comprenne comment reporter les mesures mais une fois lancée ça a donné ça sur ma superbe taie d’oreiller :

Plus qu’à faire les découpes et assembler les différents morceaux avec des épingles. Je suis quasiment sûre que c’est pas très officiel comme processus mais ça fonctionne.

Essayage de la bête et verdict de la taille : pas grand chose à ajuster, je suis taillée comme le patron apparemment 😅.

Essayage avec le corset en dessous, ça taille pas trop mal ! Cette perspective me fait des boobs énormes…

Réalisation de la robe style Napoléon III avec le tissu final

Contente de mes premiers essais, il faut maintenant tenter l’expérience sur du vrai tissu. Je savais donc que l’équivalent de 2 taies d’oreiller suffisait pour réaliser le corsage. J’ai commandé du taffetas bleu royal, et de la cretonne de coton beige pour la doublure sur alltissus.com. Voilà les quantités que j’ai prises :

TissuQuantitéPrix
Taffetas Bleu Royal1,50mx2m5,80€
Coton Cretonne Décrue1,50mx2m9,66€

Je n’y connais pas grand chose en tissu mais le taffetas est historiquement correct pour une robe 1850 et le coton je l’ai surtout pris parce qu’il avait un effet avec des irrégularités de couleur qui ne faisait pas trop coton « moderne ».

A réception, le coton est par-fait, bien épais pour une doublure. Le taffetas a de beaux reflets, même s’il est plus foncé que ce que j’espérais. C’est plutôt du bleu vif mais bon on fera avec. J’aurais préféré un bleu comme sur la robe d’Etsy mais ce n’est pas dramatique.

Bref me voilà partie à refaire le même processus avec le tissu final. Parce que j’ai découpé mon premier patron salement je ne peux pas vraiment reprendre les morceaux pour recopier la forme sur le nouveau tissu.

Oui, j’aime bien faire deux fois la même chose pour rien. Voilà donc le résultat du corsage assemblé avec le tissu et le doublure :

L’impatience avant de coudre

Bon et après ? Après il faut que je descende voir ma grand-mère à la maison de retraite pour utiliser sa machine à coudre. Et ce n’est pas à côté. Et entre-temps je me suis fait enlevé des dents de sagesse donc j’e n’étais pas trop opérationnelle.

Donc finalement comme je suis vachement patiente j’ai commencé la couture à la main. Et en fait c’est super relaxant, l’activité rêvée des introverties je vous jure !

Maintenant je vais finir le tout à la machine à coudre et je vous montre le résultat dans Noob couture épisode 2 !

Amusidora

Hello ! Moi c'est Claire. Eternelle curieuse, je suis passionnée d'Histoire de la mode et d'histoires insolites, toujours en quête de nouvelles choses à apprendre (et souvent difficiles à placer en soirée, certes). J'adore me plonger dans de vieux livres d'époque et je collectionne aussi de vieux papiers et des revues anciennes. Mes sujets de prédilection ? La première moitié de XIXème siècle et la période Art Déco, mais pas uniquement. Je partage ici mes trouvailles pour tous les curieux qui voudront bien passer un moment sur ce blog.

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8 réflexions sur « Noob Couture épisode 1 – Je me lance dans la réalisation d’une robe de bal style 1850 »

  1. J adore ce projet. Félicitations je suis dans la même idée pour Vichy, je réside à 1h de vichy et m y rend souvent.,
    Bon courage, amitié
    Maria

    1. Bonjour Maria, merci pour votre commentaire, c’est super que de voir que je ne suis pas la seule à me lancer dans ce genre de projets (un peu ambitieux il est vrai), j’espère pour vous comme pour moi que les costumes seront prêts à temps 🙂

      1. Je suis tombé sur votre blog et je n’ai pas pu m’empêcher de bondir en lisant un article sur la crinoline dans la vie de tout les jours. Les dames n’enlevaient ÉVIDEMMENT pas leurs crinolines en montant dans les transports en commun. Il s’agit ici de photos HUMORISTIQUE pour railler l’impraticité de cette mode.

        1. Bonjour Christophe, au moins je vois que vous avez lu mon article ^^ Vous avez raison, j’ai été un peu hâtive dans mes recherches et je n’ai pas noté le caractère humoristique des crinolines accrochées à l’extérieur de l’omnibus. Merci pour votre contribution c’est corrigé 🙂

    1. Bonjour Cynthia, je n’ai pas imprimé le patron car c’est très difficile de le faire à l’échelle, j’ai donc utilisé la méthode longue et j’ai repris toutes les mesures du patron que j’ai ensuite reportées directement sur mon tissu. Par exemple on voit en haut à gauche du patron le chiffre 0 qui est le point de départ de toutes les mesures indiquées au principales intersections de lignes. Le 52 en haut à droite du patron représente donc la largeur totale du patron. A partir de ça j’ai reporté toutes les mesures, c’est un jeu de placement de points au final. C’est laborieux mais le résultat est fiable en tout cas 🙂 J’espère que cela vous aidera dans votre projet !

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