Auriez-vous obtenu votre permis de conduire en 1936 ?

Aujourd’hui un article « trouvailles » et curiosités du passé. J’ai déniché ce petit document sur une brocante récemment et il m’a tapé dans l’œil. Il s’agit du guide du candidat au permis de conduire de 1936. Eh bien, laissez-moi vous dire que le permis de conduire d’il y a plus de 80 ans, il était bien plus difficile que de nos jours !

Une belle page en couleur issue du guide, vous remarquerez la panneau « aveugles » en haut à droite 🕶

Alors, pas si difficile vous pensez ? C’est ce qu’on va voir tout de suite 😉

Connaissances techniques

Le permis de conduire de 1936 s’articule plus ou moins comme le permis actuel avec des partie connaissances techniques, pratiques et administratives. La partie technique, faut s’accrocher. Voyons ce qu’on demandait en 1936 :

Quel est le rôle des accumulateurs ?
Euh, ça accumule des trucs ?

Quel est le rôle de la bobine d’allumage ?
Ah ben ça doit allumer un truc… les bougies peut-être !

Quel est le rôle de la magnéto ?
Ah, ça je sais c’est pour mettre les cassettes, non ?

Quel est le rôle du carburateur ?
Pour que ça carbure, très certainement.

Comment débouche-t-on un gicleur ?
La réponse me laisse aussi perplexe que la question : « On lui injecte violemment de l’essence avec la seringue ou on le démonte et on souffle dans le canal avec la pompe à pneus ».

Que faire si un radiateur crève en route ?
On appelle quelqu’un qui s’y connaît ? Ah ben non, en 1936 pas de téléphone portable. Euh, on prie ?

Quel est le rôle du vilebrequin ?
Aucune idée, mais j’aime bien le nom.

Quel est le rôle de l’arbre à came ?
Vous parlez de la came à sucre ?

Qu’est-ce que le différentiel ?
Un truc qui faire la différence assurément.

Qu’est-ce que le servo-frein et quel est son rôle ?
On me l’aurait posée à l’oral j’aurais probablement écrit ‘cerveau-frein’, donc de là à vous dire ce que c’est mon bon monsieur…

En définitive, on remarque surtout qu’il fallait être beaucoup plus calé en mécanique automobile que de nos jour. Les voitures étaient aussi beaucoup moins fiables et si l’on avait un problème au milieu de la campagne on n’avait que ses jambes pour marcher jusqu’au prochain village🚶.

Pour rappel, dans les années 30, les voitures ça ressemblait à ça (et encore là on est sur du haut de gamme, c’est une Cadillac) :

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Connaissances pratiques

Après les connaissances techniques on passe aux connaissances pratiques. Tout ce qui à trait à la conduite pure et dure. Il y avait quelques différences quand même, et on devait se préparer à des choses auxquelles on ne pensent même plus de nos jours :

Lancer le moteur. Ben, on tourne la clé et ça démarre non ?

S’assurer que l’interrupteur est à la position de marche, que le robinet d’essence est ouvert et mettre le starter à ‘départ’ s’il y a lieu. Prendre la manivelle de la main droite (jamais des deux mains), comprimer le ressort avec la main gauche sur l’axe, amener la manivelle à son point d’accrochage, prendre appui, avec la main gauche sur le longeron droit, tirer vivement la manivelle de bas en haut, sans balancement préalable.

Bon c’était presque ça, fallait juste pas être à la bourre pour aller au boulot.

Comment arrêter le moteur ? Ben, on coupe le contact non ?

On arrête le moteur en mettant l’interrupteur à la position d’arrêt. Si ce dispositif ne fontionne pas, fermer l’arrivée de l’essence. On peut aussi, sans accélerer, mettre en prise en troisième ou quatrième vitesse, serrer le frein et embrayer doucement, mais il est préférable de n’employer ce moyen qu’en cas de nécessité extrême.

Donc on pouvait aussi caler pour arrêter sa voiture, faut ce qu’il faut desfois.

Que faire si le feu prend au carburateur ?
Abandonner le navire !

Fermer le robinet d’essence, accélerer pour vider rapidement le carburateur, éteindre avec des chiffons, voire même avec un manteau, de la terre, du sable, etc., ou à l’exctincteur si la voiture en possède un.

Bon donc, si ça prend feu on met le manteau en vison de Marie-Catherine dessus et c’est nickel 👍 !

Que faire dans une descente si les freins ne fonctionnent pas ?
Paniquer, ça compte comme réponse ? Sinon sauter de la voiture c’est bien aussi. La réponse du guide est plutôt ‘niquez la carrosserie, tant pis » :

Ne pas débrayer. Cesser d’accélerer, chercer à augmenter l’adhérence en rasant l’accotement; passer à une vitesse inférieure, enfin ne pas hésiter à venir frotter un talus ou un mur avec la carrosserie dès que la vitesse va devenir dangereuse pour le trajet de descente restant à parcourir

Sinon elle sont plutôt cools nos voitures modernes avec des freins fiables.

Fun facts

  1. Le permis de conduire existe depuis 1922. Avant cela, on obtenait un « certificat de capacité » (à partir de 1899).
  2. En 1936, le permis modèle A était le permis auto et le modèle B le permis moto, alors que maintenant c’est l’inverse. Je n’ai pas réussi à trouver quand les lettres ont été changées…
  3. D’après mon guide, une présentation à l’examen de conduite coûtait 15 Francs (anciens) soit environ 11€.
  4. A l’époque, pas de clignotants ni de feux stop, seulement des feux de position. On indique ses intentions (ralentir, tourner…) avec des gestes, heureusement qu’on roulait moins vite à l’époque.
  5. En parlant de rouler moins vite, il n’y avait pas de limitations de vitesse, sauf pour les poids lourds, qui eux sont limités à 65km/h maximum. La vitesse des automobiles est seulement réglementée en agglomérations par arrêtés municipaux. Faute d’arrêté municipal, la vitesse en agglomération est limité à 20 km/h. Pas de limites en dehors des agglomérations. Ce n’est que dans les années 50 que la vitesse commence à être réglementée de manière homogène dans les agglomération et dans les années 70 pour les autoroutes et routes hors-agglomération.
  6. L’expression « démarrer au quart de tour » vient de la métaphore automobile. Démarrer au quart de tour de manivelle, c’est ce qu’une voiture était censée faire à l’époque.

Alors, vous maîtrisez le permis de 1936 ? Qui peut me dire à quoi sert le vilebrequin parce que je ne sais toujours pas ?

Amusidora

Hello ! Moi c'est Claire. Eternelle curieuse, je suis passionnée d'Histoire de la mode et d'histoires insolites, toujours en quête de nouvelles choses à apprendre (et souvent difficiles à placer en soirée, certes). J'adore me plonger dans de vieux livres d'époque et je collectionne aussi de vieux papiers et des revues anciennes. Mes sujets de prédilection ? La première moitié de XIXème siècle et la période Art Déco, mais pas uniquement. Je partage ici mes trouvailles pour tous les curieux qui voudront bien passer un moment sur ce blog.

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